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Le blog qui gratte: magazine collaboratif sur l'actualité de la guitare
12 juillet 2006

Ecouter ou deviner ?

Avez-vous déjà réalisé l'expérience suivante?

Vous êtes dans le métro bruyant (où tout autre endroit bruyant, il n'est pas nécéssaire qu'il soit puant ou que les gens se bousculent en faisant la tronche) lecteur mp3 sur les oreilles. Au détour d'un virage le bruit des rames devient plus intense et couvre la musique qui juste à ce moment précis passe à une nouvelle piste, un nouveau morceau. Impossible à l'oreille de savoir quel est le morceau qui est joué. Puis soudain on capte une note par çi, une note par là, une intonation de çi, un accord par là de façon décousue et on fini par se rappeller de quel morceau il s'agit mais toujours sans l'entendre à 99 %.

A ce moment là il se passe quelque chose de magique, le cerveau prend la relève et "devine" le morceau: la mélodie revient, le rythme, les intonations de voix, voire les solos...bref..le cerveau reconstruit le morceau de façon fidèle, du moins dans le cadre de son entendement propre. Le morceau n'est pas vraiment entendu mais il est tout de même diffusé en interne :-) Dès lors c'est comme si on l'entendait sans l'entendre, mémoire auditive voire anticipation auditive liée à l'habitude de certain shéma (blues 12 mesures 3 accords par exemple)

Cette faculté de reconstruction inconsciente est formidable et j'en déduis que même lorsque l'on entend complétement un morceau, cette intervention du cerveau joue un grand rôle dans la façon d'apréhender l'ensemble, l'oeuvre. Imaginons un morceau ou la ligne de basse est soudain masquée par un piano plus grave et intense, le cerveau prend certainement la relève pour continuer à construire l'intervention de la basse. Si par hasard le bassiste a décidé  de changer de ligne de basse, d'improviser un petit quelque chose lorsque son instrument était masqué par un autre, on peut donc imaginer la surprise lorsque le piano  stop net et laisse de nouveau la place à la basse qui ne suit plus le même schéma et qui prend donc à contre-pied l'anticipation et l'interprétation du cerveau. Effet garanti: surprise, décalage qui nécéssite une pincée de reconcentration au cerveau pour ré-apprendre le morceau... ca me fait réaliser que le jazz par exemple est à ce titre une musique d'une extrème subtilité (on s'en doutait ceci dit), pas uniquement unidimensionnelle mais qui sait se jouer de l'habitude. :-)

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