Un concert de clapton c'est comment?
Envoyé spécial du "Blog qui gratte" au concert d'Eric Clapton du dimanche 28 mai à Bercy, c'est avec plaisir que je vais vous relater ici cette extraordinaire soirée.
Avant: j'avais quelques apriori avant le concert. C'était mon premier, ce ne sera pas mon dernier. J'imaginais être noyé au milieu d'une foule de happy papy de 50 ou 60 ans, de fans de la première heure exhibant des t-shirts Cream ou Derek and the Dominoes, j'imaginais une salle clairssemée, les derniers albums du guitar hero étant très orientés blues et plus du tout pop-rock, j'imaginais un Clapton souriant se dandinant d'avant en arrière et jetant des oeillades aux jolies filles du premier rang... rien de tout cela n'était vrai.
Pendant: Arrivé 1heure 30 avant le début du concert, j'ai été surpris de devoir me placer avec ma chérie au bout d'une file d'attente de 200 mètres de long et qui ne désenplissait pas. Les vigiles costauds canalisaient tout ça avec maestria et en moins de 30 minutes nous nous retrouvions à moins de 15 mètres de la scène, ouf ! C'est assez près pour tout voir, reste plus qu'à faire passer l'heure qui reste avant le début du retard du début de l'évènement. Alors on papote avec sa chérie et puis on écoute ce que disent les gens autour. Les gens justement, il y a bien de çi de là des papy blues avec boucle d'oreille et t-shirt Clapton Tour 2004 qui, goguenards, racontent aux petits jeunes comme c'était bien il y a X ans à Passadena... mais pour le reste ça cause plutôt bac qui approche. Et oui, en majorité, la fosse était pleine de petits jeunes lycéens, clope au bec, cheveux en pétard, l'oeil brillant. Quelques métalleux à ma gauche qui évoquent la talent de Clapton à la gratte et la qualité sonore des 14 guitares qui trônent sur scène: gros succès de la Gibson SG du slide guitariste numéro 1 d'ailleurs. Clapton est encore dans le coup, car la salle se remplit complétement au fil des minutes et en majorité de jeunes, mais ca va de 7 à 77 ans sauf.. sauf... là..que vois-je... Johnny Halliday himself dans la zone ViP a coté duquel on aperçoit Nagui d'ailleurs. La foule s'empare du phénomène et harangue le rockeur belge :" Hey Johnny, t'as la guitare de Clapton mais pas le talent qui va avec !" entend t-on de çi de là, de quoi débrider un public qui commence à cramper et piétiner d'attente.
Ah mais au fait, il y aura une première partie, qui cela peut-il bien être? je me penche vers mon métalleux de gauche qui m'informe que ce sera Robert Cray !!! OH !!! Bonne surprise !! 2 monstres sacrés du blues/rock pour le prix d'un ! Ni une ni deux, voilà Robert qui se pointe sur scène accompagné de son band habituel pour un set de 45 minutes composé de ses grand succès et de quelques morceaux de son dernier opus, il a la classe Robert malgré sa guitare remontée sur le nombril et il maîtrise l'instrument/ La salle se rallume, tout le monde est sous le choc, il a eu une ovation, il l'a méritait !
Longue pause, les tekos plient les instruments et font place nette pour Clapton. C'est long, très long, trop long, le public se chauffe, ça crie, ça hurle, ça hulule, ça meugle, ça couine, ça chante, ça psalmodie, ça chahute ça... paf ! extinction des lumières!!! Rugissement de guitare, ça sonne bon, ça sonne chaud, ça sonne Fender, ça sonne Clapton!!!! ARGHGHGHG !!! Il est là, pas tellement différent de ce que j'en ai pu voir sur les vidéos CrossRoad ou le live MTV, pas une ride, habillé toujours de la même façon, strato noire à l'épaule.
Il gratifie la foule d'un "merci beaucoup" et entame son set au menu et dans le désordre: quelques morceaux de son dernier album pour chauffer la salle, des grands classiques claptoniens. Imaginez, du blues, pur et dur qui fait danser et frissonner plus de 10.000 spectateurs, il n'y a QUE Clapton qui soit capable de faire ça. J'ai noté une version abracadabrantesque du classique After Midnight, dopé au hormones de croissance, le climax de la soirée à mon avis. Des passages plus tranquilles, en acoustique et en fin de soirée les inamovibles Layla, Cocaine, Wonderfull Tonight (perso c'est l'overdose mais bon, le public réclame) franchement j'aurais préféré autre chose parceque les versions n'avaient rien de nouveau même si en live c'est toujours intéressant de regarder le rôle des autres musiciens en support. Ils sont 12 sur scène d'ailleurs: Clapton, 2 sides guitaristes dont un qui gaucher qui figure sur les vidéos crossroad (flemme de chercher son nom mais vous allez me le dire en commentaire), 2 choristes, 2 claviers, 3 vents, le batteur et un bassiste discret plus Robert Cray qui est revenu pour un morceau, on en espérait pas moins.
2 side guitaristes c'est un de trop à mon sens, le gaucher en l'occurrence. Pas fan. Ni du son, ni du style plutôt rock-trash, ni de la voix. Par contre le second, qui jouait de la slide sur sa SG, il apportait un vrai plus, un liant indispensable.
Clapton a assuré le strict minimum, gratifiant la salle de quelques "merci" de temps en temps, juste un rappel, pas plus (on est loin des 3 de Depeche Mode jusqu'à l'épuisement), de superbes solos par contre, très en forme et très inspiré. La voix plus assurée que jamais, bien placée et de plus en plus chaude.
Après: les vidéos et photos sont à suivre, le temps de les mettre online sur youtube. Je vais aussi commencer à récouter son oeuvre en partant du début pour me refaire un passage a chaud après le live. J'ai enchainé sur Gilberto Gil en boucle depuis 2 jours, retour de la phase Bossa / samba aprés tant de blues, un palier de décompression en fait. :-) avant BB King peut-être mais sans ma chérie, Clapton ok, c pop mais BB alors là "non !" lol