Et si la pratique musicale sauvait l'industrie du disque ?
Difficile de passer à coté, l'industrie du disque est en crise : les ventes de CD baissent et les progrès des plates-formes de téléchargement ne sont pas encore assez importants pour équilibrer les pertes. Bien sûr le P2P est passé par là mais l'industrie du disque est aussi responsable de son état actuel puisqu'elle a complètement loupé le virage du numérique. Musique dématérialisée, nouveaux supports (clefs USB), nouveau marketing : les majors sont passées à coté de tous ces sujets.
Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire, surtout quand on s'appelle Universal ou EMI, voire même quand on s'appelle Merlin, du nom de ce nouveau groupement de labels indépendants qui veut constituer une "cinquième major".
Pourtant, une solution intéressante semble ne pas avoir été creusée : pourquoi ne pas faire de la pratique musicale le nouveau ciment du marché de la musique ?
On le sait, les musiciens sont de gros "consommateurs" de musique. Ils sont aussi les plus à même de réaliser la difficulté et l'exigence qu'impliquent le métier d'artiste et donc de respecter son travail en achetant son oeuvre en signe de respect et d'amour. Dès lors pourquoi ne pas inciter les non-musiciens à sauter le pas et ceux qui le sont déjà à s'engager encore plus dans leur passion ?
Les solutions ne manquent pas:
- inclure systématiquement dans les pochettes de CD (ou en pièce jointe des morceaux téléchargés légalement) les partitions et tablatures des morceaux. Ce serait une motivation supplémentaire pour acheter un morceau, une valeur ajoutée importante et ces petits diagrammes et partitions finiraient bien par donner des envies aux non-musiciens
- proposer systématiquement les pistes d'accompagnement des morceaux : parfait pour rejouer un morceau de guitare en utilisant la même trame sonore que le guitariste (basse, batterie et vice et versa pour chaque instrument par exemple)
- proposer aux artistes de produire des DVD de leçons sur le modèle des "Leçons de musique" de M. Un tête à tête précieux avec son artiste préféré pour travailler avec lui sur ses morceaux favoris, le tout enrichi de multiples angles de vue, de conseils, de pistes d'accompagnement...
- les majors pourraient passer des partenariats avec des fabriquants d'instruments : pour l'achat de tel instrument x % de réduction sur telle ou telle collection de CD ou de DVD (par exemple la collection qui inclue des partitions et des pistes dont je parlais plus haut)
- les producteurs de musique peuvent aussi sponsoriser (c'est déjà le cas mais encore plus alors ) des associations de quartier pour permettre aux plus jeunes de découvrir un instrument dès le plus jeune âge.
La liste est encore longue.
Au lieu de favoriser la pratique des instruments c'est exactement le contraire qui est train de se passer. Prenez par exemple la fermeture de la base mondiale de tablatures OLGA qui pénalise tous les joueurs de guitare du monde entier. En voulant protéger l'oeuvre artistique c'est exactement le contraire que la RIAA (association de producteurs) est entrain de faire. Ou comment se tirer une balle dans la cuisse tout en sciant la branche sur laquelle on est assis...
Vous partagez cette analyse ? Qu'elles solutions préconisez-vous ?