Un concert, ... au féminin pluriel

Vendredi 30 mars dernier, je suis allé voir à Beauvais, dans le cadre du festival le blues autour du zinc, trois guitaristes du célèbre label Ruf Records (qui était notamment la maison de disque d'un de mes bluesmen favori, Luther Allison, que je vous engage vivement à écouter et / ou réécouter). Rien de sensationnel me direz vous. Oui, sauf que cette soirée était spéciale car les trois têtes d'affiche étaient des femmes, ce qui est assez rare pour être souligné, et pas des moindres en plus.
C'est un concept que Ruf Records a déjà développé l'année dernière, la blues caravan. On prends trois artistes du label, et on les fait tourner ensemble, jouant tous les soirs chacun leur tour quelques chansons de leur répertoire puis tous ensemble quelques standards donnant lieu à des boeufs endiablés. L'expérience à même débouché sur un DVD l'année dernière.

Bref, voici le récit de la soirée. La salle tout d'abord était un chapiteau démontable, le Magic Mirrors (dans lequel je suis quasiment sûr avoir fait un concert de Popa Chubby à La Vilette). C'est petit et intime bref parfait pour ce genre de musique. En plus, il y a de petites alcôves avec places assises tout autour le pied quoi. Nous prenons place sur les dites places assises et attendons le début du concert. Je dois dire que j'ai été déçu pour les artistes, car la salle était à peine à moitié remplie, vraiment dommage.

Le concert débute avec une jam des trois blueswomen : Sue Foley, Deborah Coleman et Roxanne Potvin. Bonne mise en jambe à coup de telecaster pour toutes ces demoiselles.

C'est Roxanne qui reste en scène pour commencer les sets. Elle va alterner des morceaux jazz blues, soul et blues qu'elle chante (en anglais bien qu'elle soit québécoise) d'une belle voix grave et sensuelle. Une ambiance très agréable. Le seul bémol c'est son jeu de guitare encore trop rentré et répétitif. Elle est encore jeune (elle aussi comme Joe Bonamassa ;-) et ne se lâche pas assez. Quand ce sera le cas, elle sera dans la cour des grandes. A suivre.

C'est Deborah Coleman qui prend la suite. Elle attaque dans le vif et va enchainer les brulots blues rock. C'était principalement pour elle que j'avais pris les places. Je ne suis pas déçu par la performance. En revanche, certains soli auraient gagné à être plus concis, c'était un peu long par moment. Le chant est un peu en retrait ce soir là par rapport à la guitare.

Dernier set, Sue Foley attaque seule avec sa Tele une reprise d'une blueswoman old school (dont j'ai zappé le nom) qui balance grave. Le reste sera du même tonneau avec la section rythmique. La claque de la soirée ! Courrez acheter ses disques. Elle est du même niveau que Bonnie Raitt à mon avis.

Nous avons dû nous enfuir avant la fin pour cause de cigarettes envahissantes mais le principal est là : les femmes sont là dans le blues et elles ne s'en laissent pas compter !!! Bravo mesdames.