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Le blog qui gratte: magazine collaboratif sur l'actualité de la guitare
7 octobre 2006

Combien gagnent les musiciens ?

Il faut différencier les cachets des royalties.
>> Les cachets sont l'équivalent de salaires et sont soumis au droit du travail. Lorsqu'une oeuvre est interprété de façon collective par un orchestre, tous les individus doivent donc percevoir un cachet.
>> Les royalties, ou redevance, dépendent du nombre de disques vendus. Le musicien d 'accompagnement ne touche pas forcement de redevance au contraire du soliste.

1- Cachets
Une séance d'enregistrement de trois heures peut être rémunérée entre 100 et 200 euros. Mais ce type de moyenne est délicate tant les modalités de travail peuvent être différentes. Ainsi, un requin de studio peut gagner jusqu'à plusieurs milliers d'euros par séance.

D'autre part, les solistes ne sont pas payés à la séance mais sur une base forfaitaire pour l'ensemble de l'enregistrement. Le cachet peut aller de 1.000 euros brut à 6.000 euros même si les chiffres des organismes affiliées divergent énormément sur ce point. Ne vous y trompez cependant pas, ce type de cachet conduit souvent les solistes à toucher un salaire dont le taux horaire est souvent inférieur au SMIC soit 8,27 euros de l'heure, pour des séances de travail qui peuvent aller jusqu'à 14 heures par jour sur 6 jours. Objectif: rentabiliser au maximum la location du studio d'enregistrement.

2- Royalties
Les interprètes de variété signés en exclusivité bénéficient d'une redevance moyenne située entre 8 % et 12 % sur la vente de sa musique. Ces chiffres divergent également beaucoup d'une source à l'autre. (ici l'Adami et la SNEP). Après abattements (frais de pochette: 10 %, remise sur facture: 9 % et éventuellement frais technique lors de ventes en dehors du circuit traditionnel) le musicien soliste reçoit en moyenne 60 centimes net sur la vente d'un CD de 14,55 euros (Source Le nouveau Musicien juillet-aout 2006). C'est peu et ce, d'autant plus que les royalties sont calculés sur le prix de gros hors taxe, c'est à dire sur le tarif facturé par les producteurs aux distributeurs soit environs 9 euros au lieu des 14,55. :-)

Les contrats de licence sont rémunérés à hauteur de 18 % à 22 % mais ce type d'accord implique que l'artiste doit payer lui-même ses musiciens, le studio, les frais de pochettes etc... Il amorti donc les risques tout seul. Une forme d'auto-production.

Pour le jazz et le classique, les royalties oscillent entre 2 % et 6 %: musique moins populaire donc moins rentable. Pour un CD de 14,55 euros ce sont ainsi en moyenne 28 centimes qui sont reversés au soliste. Pour 3.000 disque vendus, ce qui est assez gros, le revenu net final serait donc de 840 euros. Pas de quoi rouler en Porsche.

Vous pouvez poursuivre cet article en allant jeter un oeil du coté de chez Presse-Citron qui analyse l'impact de la popularisation des home-studios sur la chaîne de création de valeur de l'industrue musicale. On y apprend notamment que la production du dernier Thomas Fiersen a ainsi couté la bagatelle de 555.000 euros contre moins de 7.000 pour un artiste indépendant auto-produit. J'avais d'ailleurs fait un petit post sur le sujet avec un scan de l'article qui décrit le coût des différentes étapes de création de l'album en question.

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